Le scandale de l'enseignement de l'ostéopathie en France
Je pense sincèrement, n'en déplaise à certains, que l'ostéopathie c'est de la médecine et même de surcroît une spécialité médicale au sens général du mot, c'est à dire un complément d'études après le cursus commun des études médicales. Ce "trajet" existe déjà et les jeunes médecins peuvent passer un diplôme universitaire en 2 ou 3 ans reconnu par l'Ordre des Médecins dans différentes facultés françaises .
Depuis 2002 l'ostéopathie pratiquée par les non médecins (qui existait déjà depuis longtemps dans les faits) a été reconnue par les pouvoirs publics. Cette reconnaissance m'a semblé inopportune mais pas surprenante. Mais la suite le fût plus! A coté d'écoles de non médecins déjà anciennes se créèrent une multitudes de nouvelles écoles. La cause était principalement l'attrait du gain de la part de ces directeurs d'écoles et de leurs enseignants. En effet pour rentrer dans ces écoles les familles doivent dépenser plusieurs milliers d'euros par an en frais d'inscriptions avec parfois un enseignement d'une faiblesse inquiétante sur le plan médical.
Au lieu de vérifier scrupuleusement la qualité de ces écoles l'Etat en a validé une quarantaine avec une légèreté inquiétante pour ce qui est tout de même une discipline de santé.
Le résultat est que plusieurs milliers d'ostéopathes non médecins sortent de ces écoles chaque année après avoir fait dépenser à leur famille des sommes astronomiques. Ces jeunes ostéopathes n'ont pas de statut bien défini, il n'ont qu'un" titre" mais pas une profession. Ils gagnent pour la plupart très mal leur vie car, étant trop nombreux, ils ont très peu de patient . Leur familles et eux se sont fait avoir par les publicités des écoles post Bac qui leur promettaient "monts et merveilles". Et surtout ils sont dangereux pour leurs patients moins à cause de gestes techniques mal faits que de retards ou erreurs de diagnostic dans des problèmes médicaux où l'ostéopathie n'agit pas...Par exemple confondre une douleur intercostale et un problème cardiaque, un blocage du bas du dos et un cancer en évolution.
Ce problème va faire de plus en plus la "une" des médias (c'est déjà le cas), obligeant les pouvoirs publics à intervenir et va donc se réguler avec le temps. Mais à quel prix! Et quel gâchis pour cette spécialité merveilleuse qu'est l'ostéopathie.
Ce n'est pas la première fois que la santé est confrontée à un scandale mais celui là était facilement évitable si l'Etat n'avait pas fait preuve d'une légèreté coupable.